Ethique et Morale

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L’éthique et la morale sont-ils deux mots réellement synonymes ? On les confond souvent et pourtant ils doivent être distingués. Que signifient-ils vraiment ?

» Deux termes parfois confondus

S’il arrive que ces deux termes soient parfois  utilisés l’un à la place de l’autre, c’est parce que leur étymologie les a étroitement liés.

En effet, le mot éthique vient du grec ancien :

èthos qui désigne la coutume, l’usage, les habitudes d ‘une personne et le caractère, la disposition de l’esprit et par extension les mœurs.

Au premier siècle avant Jésus-Christ, Cicéron  a traduit ce mot  « mœurs »par  «  mos, moris » qui  a donné naissance au mot «  morale ».

Morale et éthique ont donc étymologiquement un sens  identique : les mœurs, la conduite de la vie, les règles de comportement mais ce sont


» Deux concepts très différents qu’il faut bien distinguer.

« La morale commande, l’éthique recommande » André Comte-Sponville in Lettre internationale n° 13, 1991

La morale est, selon la définition du Larousse un « ensemble de règles de conduite considérées comme bonnes de façon absolue ou découlant d’une certaine conception de la vie », et l’éthique   est une réflexion argumentée sur les valeurs morales.

De fait, la morale est un ensemble de règles qui sont considérées comme indiscutables, non négociables, et qui définissent ce qui est bien ou ce qui est mal. Elle est très largement imprégnée de la pensée judéo-chrétienne, et vise à  énoncer nos devoirs.

L’éthique de son côté pose une réflexion sur les règles, les valeurs humaines. Elle questionne les principes de la morale en situation. Parler d’éthique, c’est questionner notre pensée du bien, du bon et du beau et impose un certain recul, des échanges et des débats. Il s’agit d’apporter la preuve ou de faire la démonstration du caractère bon de la visée, c’est-à-dire de l’intention et la finalité, de nos actes.

Si la morale me dit ce qui est bien ou mal de façon immuable et universelle,  l’éthique m’oblige à me questionner sur le « est-ce vraiment bien ou est-ce  vraiment mal »  et me conduit à une réflexion dynamique, c’est-à-dire relative au temps et à l’espace. Cette réflexion  laisse émerger des contradictions et des intérêts divergents et, sans viser une réponse universelle, elle amène à choisir entre plusieurs formes de bien ou de moindre mal, pour aboutir à un consensus.